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« Green Juice », le premier album vitaminé de Papooz

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Papooz_Green-Juice

La pochette offre un aperçu, une lumière chaude de fin de journée, un air de vacances : Armand et Ulysse sont assis côte à côte, un large sourire sur le visage. Il ne manque plus que le cocktail. Ça tombe bien, puisque Green Juice compte douze titres solaires qui se dégustent en toutes circonstances. Produit par Ash Workman (Frànçois & The Atlas Mountains, Cœur de Pirate, Christine & The Queens, Metronomy… ), cet opus prometteur est à mettre entre toutes les mains.

C’est sur Ann Wants To Dance que s’ouvre ce premier album. Il s’agit du single sorti l’été dernier et mis en images par SoKo. Sur ce premier titre, Papooz pose les fondations de son identité musicale. Un rythme entraînant, une mélodie que l’on retient facilement, en se déhanchant sans même s’en rendre compte. Leur reprise d’Arto Lindsay Simply Are s’en suit et permet de saisir l’harmonie des deux voix et le choix de l’arrangement, un peu plus habillé que chez son interprète. Leur version ne dénature pas l’originale mais vient apporter ce petit plus qui leur appartient. Toria’s Song est une chanson d’amour, très mélancolique au premier abord. Armand est en lead vocal, Ulysse vient soutenir sur certains passages. Les voix se complètent et répondent à la guitare sur le refrain. Le violoncelle s’ajoute en réponse aux « so softly » sur la fin de ce morceau enchanteur. Après cette parenthèse, cette accalmie, ils nous entraînent de plus belle dans un retour dans le temps opéré avec Stories Of Numbers. Tout droit venu des années 70, ce rythme résolument disco met la basse en avant, soutenue par ce rythme de batterie. Cette fois, Ulysse assure le chant. Chaque instrument est à sa place, il n’y a pas de surcharge, pas de surenchère.

Green Juice, morceau qui donne son titre à l’album, s’ouvre comme une canette que l’on décapsule et dont on verse le contenu dans un verre. Marqué par des sons liquides, ces bulles que l’on souffle à l’aide d’une paille au fond d’un verre, cette chanson s’impose comme un rafraîchissement. La coda entièrement instrumentale est un régal pour les oreilles.

Ce qui est marquant dans cet album, c’est l’alternance entre les titres dansants et ceux sur lesquels l’on peut chiller sans scrupule. Trampoline est une pop song solaire. Le riff de guitare qui l’ouvre donne le sourire, les voix sont. Good Times On Earth s’en vient naturellement comme la prolongation évidente de la précédente. Ces deux titres consécutifs se complètent et s’enchaînent merveilleusement bien. Le message est positif, les voix répètent le titre comme un mantra pour faire fuir les nuages. Avec un peu d’imagination, en fermant les yeux, on pourrait se retrouver au bord de l’eau, un verre à la main. Un titre frais presque exotique, d’un autre temps, un peu rétro et qui prouve le pouvoir de la musique.

Chubby Baby semble dépouillée, le violoncelle se mue en basse, la guitare est acoustique, la batterie se fait minimaliste. La voix mime le solo de guitare alors qu’il est joué, ce titre semble être enregistré sur le vif. Authentique et vivant, des éclats de rires interviennent en fin de morceau.

Une note basse et longue vient introduire Brother avant que la batterie n’entre. La guitare, un silence et la voix d’Ulysse résonne. Pour ceux qui ont déjà eu l’occasion de les voir sur scène, ils jouaient souvent ce titre en fin de set, dans une version blues plus électrique. Ici la voix est moins écorchée, les cordes adoucissent le morceau bien qu’elles soient parfois inquiétantes. Le morceau est plus apaisé. Il en est de même pour Wanted, seul titre dont ils n’assurent pas la voix principale. C’est Victoria Lafaurie qui signe les artworks du groupe depuis quelques temps, qui en a signé le texte. Elle en assure aussi le chant. De sa douce voix, elle harmonise avec le duo masculin. Un délice.

Revenons aux habitués des concerts. Louise est un tube avant même d’avoir été enregistré à proprement parler. Déjà présent sur leur EP, il s’offre un nouvel habit pour l’occasion. Toujours aussi entraînant, vous n’aurez pas d’autre choix que de le fredonner sans vous en rendre compte.

One Of Those Days et le disque se finit déjà. B-side d’Ann Wants To Dance, ce titre fait la part belle aux guitares. La voix est réverbérée et tourmentée, Ulysse se perd quelques instants dans les aigus. La batterie semble étouffée, assourdie. Pourtant on peut clairement l’entendre. Ce sont les voix a capela en coda de ce titre qui ferment l’album.

De ces douze titres cohérents qui apaisent le moral et donnent du baume au coeur, on peut même dire qu’ils annoncent les vacances avant l’heure. Au même titre qu’un tube de crème solaire, cet album risque devenir un un incontournable de votre été.

Green Juice, Le 3 Juin chez Sony Music


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