Julia Holter et nous, c’est pourtant une longue histoire d’amour. Nous ne l’avons pas beaucoup chroniqué par ici mais pourtant elle se retrouvait dans nos tops 2012 et 2013. Justice est donc rendue pour son dernier et 4ème album, Have You In My Wilderness sorti le 25 septembre dernier.
Oui, cela fait déjà un mois que l’album est disponible et le concert approchant, il était temps pour nous de se questionner sur le pourquoi du comment de cette déception aux premiers contacts.
Cela commençait très bien avec Feel You dévoilé début juillet. Coup de foudre instantané, tellement beau qu’on en chiale.
Le clou est enfoncé par Sea Calls me Home début septembre, tellement bien que l’euphorie ne nous quittera plus à l’image du saxo ultra jouissif que l’on peut y entendre. Nous essayons également depuis d’apprendre à siffler aussi bien que sur le morceau … en vain.
Bref la tension monte, l’attente devient insoutenable et puis l’album arrive enfin.
Une écoute … « c’est cool! ». Deuxième écoute … « ouais mais ». Troisième écoute … « c’est tout ? ».
Un sentiment qui nous suivra donc un bon mois avant d’enfin se rendre à l’évidence, ce n’est pas l’album qui est mauvais, non non non.
C’est Julia Holter qui a tellement frôlé la perfection sur Feel You, Sea Calls me Home et même Betsy on the Roof et Vasquez que les bons morceaux restants en sortent diminués. Un peu comme avec les derniers albums de Beach House : comment faire mieux que la perfection déjà repoussée avec « Bloom » ?
Nous divaguons un peu, mais c’est le même problème ici. Pourtant tout y est, voire mieux.
Julia Holter a énormément fait d’énormes progrès avec sa voix qu’elle utilisait si peu, ou camouflait sur Tragedy par des compositions ultra riches et décomposées, par des échos sur Ekstasis ou des susurrements de Loud City Song.
Alors oui, le côté patchwork des précédents albums se perd petit à petit. En contrepartie, son univers, ses influences, ses libertés, ses richesses, restent présents et on a toujours droit à des surprises inattendues, ce qui fait tout le sel de sa musique. Les sonorités foisonnent, des passages sortent de nulle part. Loin de paraître déstructuré comme auparavant, tout est devenu plus naturel. Tout a parfaitement été fusionné au sein de sa musique mais prend aussi place en soutien au déploiement de sa voix.
Même ses anciennes chansons comme Sea Calls me Home et Betsy on the Roof qui font partie de ses premiers morceaux d’avant 2010 s’en retrouvent complètement transformés, métamorphosés.
Bref, notre histoire a eu un petit coup de mou, mais avec Julia Holter, c’est reparti de plus belle. Et nous ne raterons pour rien au monde sa venue à Paris très bientôt. De plus, nous gardons tellement un bon souvenir de son concert en 2012 qu’avec tout le chemin parcouru depuis, nous savons déjà que nous ne pouvons pas être déçus.